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Dans les montagnes, passés les forêts et les ruisseaux, au dessus des nuages, en équilibre sur les rochers, il est une quiétude que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Alors, sans que l’on ait à faire quelque effort, la vie se révèle, infinie et silencieuse. Ce blog traduit l'envie d'exprimer toute la variété des raisons qui poussent à vouloir s’y aventurer, seul, et s’y éterniser.

14 Sep

Ciel ! Que me poussent des ailes !

Publié par Maël JIMENEZ  - Catégories :  #Histoires

Rocher de La Tournette (a droite) ; chaîne des Bornes-Aravis au second plan et sommet du Mont Blanc en fond. Photo prise depuis un parapente

Rocher de La Tournette (a droite) ; chaîne des Bornes-Aravis au second plan et sommet du Mont Blanc en fond. Photo prise depuis un parapente

Tu n’avais alors aucune véritable idée de ce que signifiait être libre. En fait, rien de suffisamment consistant pour imaginer, ne serait-ce qu’un temps, tes poignets sans chaines et tes racines sans terre. Pourtant si demain tu avais pu me dire ce qui, dans tes entrailles, t’animait ; bienheureux que la vie ne te l’eut pas encore fait oublier ; demain tu m’aurais dit « je veux être libre, libre et heureux.» Et de ces deux choses tu n’en connaissais aucune. C’est en marchant le long d'une route déjà toute tracée qui bordait les grand espaces infinis, que tu as levé pour la première fois tes yeux vers mon royaume. Tu m’as aperçu ; tu t’es senti lourd. Si lourd que tes jambes se sont effondrées sous le poids de ta peine. Le visage lové au creux de tes mains, tu as pleuré, pour tous ces espoirs envolés d’un seul coup, arrachés à ton âme conquérante.

J’ai eu pitié de ton espèce. Croulant sous le poids de sa prison de chair déplumée. Condamnée à toujours lever la tête, à s’en briser le cou. Je suis venu vers toi, je t’ai parlé et ma voix était comme un puit dans le désert. Tu t’es abreuvé de mon savoir, autant que tu as pu et j’ai vu tes yeux se parer de milles éclats. Tu t’es peu à peu métamorphosé. Ta terre est devenue semblable à ma branche : une escale entre deux joies pour qu’elles apparaissent toujours plus belles. Depuis les cimes de ton royaume tu t’es élancé vers moi. J’ai vu les chaines à tes poignets se briser, j’ai vu la joie sur ton visage s’imprimer, je t’ai vu libre pour la première fois.

Nous avons partagé les airs comme de vieux amis et jamais plus tu ne m’as quitté.

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Dans les montagnes, passés les forêts et les ruisseaux, au dessus des nuages, en équilibre sur les rochers, il est une quiétude que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Alors, sans que l’on ait à faire quelque effort, la vie se révèle, infinie et silencieuse. Ce blog traduit l'envie d'exprimer toute la variété des raisons qui poussent à vouloir s’y aventurer, seul, et s’y éterniser.